| Une grande echarpe a carreaux rouges et blancs qui seint leur tete pour la proteger du soleil, leur cou pour le proteger du vent ou leurs hanches pour les proteger des regards, la Krama est a elle seule le symbole du peuple khmer. Tour a tour rouge ou bleu, sarong ou turban homme ou femme... elle decline une vraie identite.
Nous avons change de pays, passe une frontiere, et nous voici dans le royaume des temples d Angkor, royaume du peuple khmer, royaume au passe glorieux puis tragique.
Les sarongs des femmes sont etonnament remplace par ce que nous appelerions des pyjama. Des ensembles de fin tissu imprime, un pantalon elastique et une veste chemise a boutons.
Autour de nous les maisons defilent, le bois est roi. Habitats au toit de tole pour la plupart et aux murs faits de planches de bois juxtaposees souvent de longueur totalement inegale. Souvent un rideau improvise, un morceau de dentelle qui habille le haut de la porte ou le bord des fenetres et rend hommage a la tradition d accueil khmer.
A notre 1er changement de bus, a Kratie, les voici tous autour de nous. Des sourires, des regards insistants et curieux, ils touchent, ils rigolent, intrigues.
Les voici meme a bord du tandem, Jean Luc devant et deux derriere... il y a beaucoup de monde, ca bouge...
Et puis tout a coup musique et klaxons, le defile d un des parties politiques arrive en masse.
Derriere nous la gare, amas de minibus, motos, voitures, detritus et echoppes de nourritures.
Bain de foule fini, nous repartons sur les routes...
Plus de place a l arriere pour une n ieme passagere... qu a cela ne tienne! c est le chauffeur qui se pousse pour lui laisser une place sur son siege!
Nous partons sur la piste qui longe le Mekong. La poussiere de la route rend le paysage orange et jaune.
Les enormes bottes de foin alternent avec de sommaires maisons aux habitants alanguis en ce debut d apres midi...
Les zebus haut sur patte denote dans cet univers a petite echelle. Ils semblent sur echasses meme a cote des maisons sur pilotis...
Un passage ou se succedent quelques mosquee surprend dans ce pays boudhique. Quelque femmes voilees nous rappellent un proche passe...
Jupe bleue marine et chemisier blanc, un velo pour adulte quelque soit leur age... les ecolieres vont et viennent , sereines malgre la circulation.
On approche d une ville, les toits des maisons changent... nous avions apercu quelques premices sur la route...
Petites tuiles rouges et sculptures de pierre en faitiere ou ornement enjolivent et colorent le dessus de leurs maisons.
On change de bus...
Le chauffeur nous place gentillement a l avant.
Controle de policiers en tongue un peu plus loin; tout se passe tres vite; il n a pas ses papiers mais dans son portefeuille en a plein d autres.... a peine quelques paroles echangees tellement c est evident, un billet et c est bon... ah non ! deux !
Nous sommes repartis et une odeur nous assaille... une pasteque ecrasee sur la route nous ravit les narines avec une etonnante intensite.
le long de la route piments rouges et piments verts sechent au soleil, un delice pour les yeux.
On essaye de caser une 3eme personne a l avant a nos cotes... ca coince... les gabarits ne sont pas adaptes...
Et on avance... on degouline de sueur, assis sur le moteur...
Phnom Penh n est plus tres loin...
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